DPE : l’électricité redonne de l’air aux passoires énergétiques

À partir du 1er janvier 2026, le calcul du diagnostic de performance énergétique va changer en profondeur. L’arrêté du 13 août 2025 a abaissé le coefficient de conversion de l’électricité, qui passe de 2,3 à 1,9. Derrière ce chiffre technique, il y a un enjeu majeur : la reclassification possible de milliers de logements aujourd’hui considérés comme passoires énergétiques.
Depuis des années, les biens chauffés à l’électricité étaient lourdement désavantagés. Leurs consommations, recalculées en énergie primaire, les faisaient basculer en F ou G, avec toutes les contraintes que cela implique pour la location. Demain, avec ce nouveau facteur, une partie de ces logements verra son étiquette s’améliorer automatiquement. Dans un marché locatif tendu, ce simple ajustement peut faire la différence entre un appartement interdit de mise en location et un bien valorisé. La réforme tombe à point nommé pour les bailleurs inquiets face au calendrier imposé par la loi Climat et Résilience. Certes, les logements qui resteront en F ou G devront toujours être rénovés, mais le changement de coefficient desserre la pression et redonne de la valeur à des biens qui se voyaient déjà sortis du marché. Pour les locataires, c’est aussi l’assurance que certains logements resteront disponibles, notamment dans les grandes villes où l’offre est déjà insuffisante.

Ce tournant ne concerne pas seulement les propriétaires. Pour nous, diagnostiqueurs, il impose d’actualiser nos outils et de revoir nos habitudes. Nos clients nous demanderont pourquoi leur DPE change sans travaux, comment obtenir une attestation de reclassement ou encore ce que cela implique pour la vente ou la location de leur bien. Il nous appartient d’expliquer avec clarté et de jouer notre rôle de relais entre la réglementation et le terrain. Loin d’être un simple ajustement technique, cette réforme nous place encore davantage au cœur des décisions immobilières. En réalité, le DPE ne se contente pas de classer les logements : il oriente les choix des propriétaires, influence la valeur des biens et guide la politique énergétique nationale. En réévaluant l’électricité, l’État corrige une distorsion qui durait depuis des années et conforte la place de notre métier dans la transition énergétique.